Course, D-Day, Mon Marathon de New York

Le D day était arrivé, nous étions le 6 Novembre, le jour du Marathon de New York. Un rêve allait se réaliser. Mais le sage le dit : « Il faut fait des rêves pour pouvoir les réaliser ». A force de petites sommes mises de côté tous les mois, j’allais pouvoir faire celui de beaucoup de Marathoniens. Comble du bonheur, j’abordais ce marathon sans blessure ni pour le faire ni pour la préparation. J’étais bien.


Le bus nous emmène jusqu'au camp de départ situé dans le Fort Wadsworth. L’ambiance dans le bus était plutôt concentrée, nous étions loin de l’ambiance sur les ferries plutôt à l’exultation qu’à cette concentration. Sur la route s’est impressionnant en fait c’est une suite ininterrompue de bus qui déverse sans discontinuer un flot de  runners prêts à en découdre avec ce parcours que tout le monde dit difficile.

Peu de personnes connaissent l’objectif réel que je me suis fixé pour ce marathon, ils tiennent sur les doigts d’une main :
1/ Profitez de ce marathon, du cadre du public
2/ Faire un temps aux alentours de 4h20
3/ Validez un genou gauche qui a collectionné les ennuis depuis un an : fissure du ménisque et rupture du ligament postérieur.

J’aborde donc ce marathon sans trop de pression mais surtout une soif de me faire plaisir.

Le choix de la tenue était difficile, on pensait que Thomas Cook avait son photographe sur le circuit. Comment faire pour honorer mes deux équipes. Finalement, j'ai besoin :


L’entrée dans le camp de départ est déjà une gageure tellement il y a de monde plus de 50 000. Le système de départ du marathon est un peu plus complexe qu’à Paris. A paris, on rentre dans le sas du temps qu’on a estimé au moment de l’inscription. Là, en fonction du temps estimé, l’organisation vous a classé dans une vague, un corridor, une couleur.



C'est mon tour de poser pour les Village People :



Ce système me fait partir en dessous du pont de Verrazano. Une impossibilité quantique (je n’hésite pas sur le vocabulaire) pour qui symbolise ce marathon justement par ce départ sur le pont.
 Je change donc de vague, j’ai le droit de partir avec un ami qui a un dossard plus élevé que mois. Ca tombe bien, un ami j’en ai un sous la main et il fait aussi le marathon , n’est-ce pas Eric ? Je partirai donc avec lui.

La zone de départ est gigantesque, si bien que j’ai du mal à honorer une commande qui m’a été faite à Paris : Un bonnet Donuts. Avec Eric on cherche, on cherche, on arrive à trouver un camion qui les distribue, pour entendre « Il n’y en a plus ».



Oh rage, oh désespoir, n’ai je tant vécu que pour cette infamie (je connais mes classiques)? Il ne sera pas dit que je suis venu à New York pour repartir sans ce bonnet. Avec Eric, on entreprend alors notre marathon du bonnet, on fait le camp de base en large et en travers pour finalement tomber de manière inopinée sur une charmante demoiselle qui les distribue ! Mon honneur est sauf j’en ai un ! et puis finalement j’en prends même deux. J’ai ma petite idée à qui offrir le second.

Je prends une photo du pont de Verrazzano, avec une pointe familiale, c'est la photo familiale, histoire de montrer qu'on prend son pied :


Direction la tente VIP (United Airlines), car Stephan, le troisième larron de l’histoire a réussi à avoir une place VIP pour Eric.
Finalement au culot, j’y rentre aussi. Tout çà pour voir que dans cette tente, il y a des bonnets Donuts à disposition…..
Cette tente est légèrement surchauffée mais elle nous permet de discuter, de nous sustenter, et surtout d’abuser des toilettes : je crois que j’irais 3 fois. ET oui je me suis bien hydrater.


Une dernière photo avant le départ avec le drapeau à l'envers. Pas de chance, faudra le refaire pour en reprendre une :




Et bien non, nous ferons aussi une photo officielle

Direction nos SAS : Stephan, part du dessous et doit se retrouver avec Eric à la fin du premier ravito, les instructions sont claires et limpides …..(Je vous laisse raconter Stephan et Eric).

Dans le SaS de départ, devinez ce que je fais ? Et bien deux choses
1/ Je vais aux toilettes, lol encore une fois et quelle queue pour y rentrer bien sûr)
2/ Je me rends comptes que je n’ai pas mis de protection pour mes tétons (ni crème, ni sparadrap). Eric me dit qu’au 30 eme, il donne de la vaseline…. J’espère que je n’aurais pas de soucis.

Ce pose la question de comment transporter les deux bonnets Donuts (eh oui j'en ai pris deux pour Tristan et Mat). Pas question de les mettre sur la tête, je vais crever de chaud et j'ai ma casquette. Je les tente de les coincés avec mon short ca me gêne. Du coup je les coince avec ma ceinture Salomon.  
A peine le temps de sortir des toilettes que notre vague commence à avancer vers le départ, c’est impressionnant, le chemin est balisé par tous les autocars qui nous ont emmenés. Dernier conseil entendu dans sur le chemin, ne quittez son sweet qu’à la fin du premier pont : Il y a du vent. Je ramasse même des gants qui me vont à merveille.

A New York, il n’y a pas la première vague et des sous vagues… Je m’explique notre vague à aussi le droit à son hymne national (comme la veille, ça me donne la chair de poule) et son coup de canon.

Eh voilà c’est parti.

On fait l’ascension du pont avec Eric, mais au gré des évitements, des dépassements, on se perd un peu de vue.
Pour entendre finalement : « Philippe tu n’as rien perdu ? »
 Eh bien si, j’ai perdu ma casquette avec le vent, et c’est Eric qui me l’a ramène, vous le croyez-vous ? Il me dit qu’il aurait sauté du pont pour la récupérer, c’est çà les potes.


Une chose que je n'ai pas vu lors de mon passage sur le pont :


En haut du pont de Verrazano, nous nous quittons : je prends mon rythme 5m40 du kilomètre. Je tente le coup, je sais que cela sera dur mais qui ne tente rien n’a rien.



On rentre dans Broolyn rapidement.

Je vais vous éviter le commentaire de tous les kilomètres, mais ce que je peux dire, c'est que la montre se comporte bien par rapport à la veille, les indications semblent bonnes. Ils sont exceptionnels, il y a une densité de spectateur impressionnante.



Les 25 premiers kilomètre se déroule sans problème. Mon allure oscille entre 5m35 et 5m55 selon les dénivelés des kilomètres. Je me sens vraiment bien.

Je suis impressionné par le dispositif mis en place pour accompagner les handicapés. C'est une véritable garde rapprochée qui est en place. Et malheur à celui qui les bouscule :


Kilomètre 25, c’est le pont de Queensboro, un joli morceau à avaler, une montée de plus de 1km avec un passage à plus de 5 %. J’aborde très mal ce pont, je ne ralentis pas assez, je dois même dire qu’au début je fais en sorte de ne pas ralentir. Je sais c’est une erreur de débutant après tout ce n’est que mon 4 ème  marathon.



Je vois le meneur d’allure avec qui je suis parti me doubler et s’éloigner très rapidement.


La descente est extrêmement courte, elle ne me permet pas de reprendre ma forme et finalement je n’arriverais plus à reprendre mon rythme.  J’essaie donc de me caler sur du 6 min au kilomètre.

Pas mal la fliquette ? mais j'ai pas eut son 06...

Je dois me rendre compte que même ce rythme, j’ai du mal à le tenir. A partir de ce moment, je vais donc m’arrêter longuement pour marcher aux différents ravitaillements pour bien. A chaque ravitaillement, je boirais et je verserais un verre d’eau sur ma nuque qui me fait de plus en plus mal.

Au 30ème kilomètre, on me tend un bâton avec ce que je prends pour du sucre. Je vais pour le mettre à la bouche quand j'entends le bénévole : Vaseline. Ouf je l'ai échappé belle. Eric m'avait pourtant prévenu.


Dernier pont, il me reste le rythme convient. Pas vite et marche aux ravitaillements. Les encouragements font beaucoup de bien, l’idée d’avoir mis mon prénom personnalise les encouragements.


L’arrivée à Central Park est magique la foule c’est encore densifier, les amis les familles sont là, les encouragements portent. Je me fait doubler par mon collocation de chambre, il galope  le bougre, je suis content pour lui.


Sur le dernier Miles, je suis porté par la foule et j’ai pourtant les quadri bien dur et mon pied gauche qui me fait mal.


Les photographes officiels sont là. Je m’arrête devant l’un d’eux pour prendre la position de l’arbre cher aux Amis de Mikhy, il me fait signe que c’est ok. Et pourtant, cette photo n’est pas dans les photos officielles. J’en suis le premier déçu.


La ligne d’arrivée qui me délivre, j’ai fait mon Marathon en 4h37m26. Soit 23 secondes de moins que le premier marathon que j’avais fait à Paris, mais surtout plus de 17 min de plus que prévu. Mais qu’importe j’ai pris mon pied et j’ai savouré ce marathon.


Pour les intéressés, on voit bien les deux bonnets sur la photo. Ouf je ne les ai pas perdus....



La sortie pour les concurrents est longue. J’ai pris l’option Poncho, plus rapide que la consigne. Mais c’est presque 2 km qu’il faut faire. Et le soleil présent pendant la course n’est plus là, il a été remplacé par le vent. Je suis frigorifié malgré la couverture de survie distribué. 




J’arrive enfin aux ponchos. Un poncho fourré qui fait du bien. Je regarde l’application pour savoir ou en est Stephan et Eric.

Je finis en ayant faim, et je mangerais n'importe quoi, lol ?


Il me faut attendre environ une heure pour espérer les voir. J’ai trop froid pour le faire. Je décide donc de rentrer à l’hôtel. Lentement, lentement.





Pas beau en schtroumpf ?

En fait, j'ai un super hématome à mon pouce qui me fait vraiment mal. Attention, ce n'est pas çà qui explique le temps. Il me faudra le percer pour pouvoir récupérer un pouce en état de marche pour le demain.


Nous avons tout de même prévue notre soirée, une soiré bien mérité au Hard Rock Café.

Eric nous avait promis la bière, et c'est un homme de parole :


Et voilà la photo finale, en point final de notre aventure.

Je voulais remercier Stephan et Eric pour leur gentillesse. Il y a des personnes qui même à travers leur intervention sur le net transpire la gentillesse et l’honnêteté.  Et bien, ce fut confirmé par cette rencontre dans la vrai vie. Il faut aussi remercier sa femme qui nous a supporté.

Un marathon exceptionnel. Pour atteindre le nombre magique de 42 (souffler par un ami), il m'en reste 38 !

Commentaires

  1. Bravo Philippe,
    On voit que tu as pris ton pied sur cette course, même si celui-ci a souffert. Pour le chrono, les "a-côtés" ont sûrement pesé dans la balance mais je pense que l'essentiel n'était pas là. Et comme tu le dis en conclusion, il t'en reste 38. ;)

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  2. Super chronique ; impressionnant de grandeur que ce soit la foule ou l'immensité de la ville .
    Ça parait fou aussi que ton ami retrouve ta casquette à travers tout ce monde .
    Bref beaucoup de plaisir de belle rencontre et pas mal d'humour .
    Quel sera ton prochain marathon ?
    Cédric 91

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    1. Prochain Marathon risque de ne pas être un marathon sec, mais j'hésite

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  3. Bravo Philippe pour ton marathon.
    C'est moment inoubliable que de faire NY. On ressent le plaisir que tu as eu à le faire. De plus j'ai eu l'impression d'en faire une partie avec toi grâce à tes détails et tes photos.
    Et en bouquet final un beau séjour avec Éric et Stéphane.
    Bonne récupération et guérison

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  4. Super Philippe!
    On vous a suivis comme si on y etait!
    La tête pleine de souvenirs que tu nous fais partager.
    Génial D avoir vu Eric et Stephan!

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    1. oui plein de souvenir... je veux gagner au loto pour y retourner....

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  5. Encore bravo pour ton marathon, et sans avoir avalé de vaseline! :-)))
    De très belles photos, une super aventure qui restera à jamais gravé dans ta mémoire...
    Je vois que tu recours, le pied et le genou vont bien?

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    1. Oui le genoux va super bien. Si tu as vu j'ai courus avec un genouillère, je reviendrais dessus lors d'un test.

      L'ongle une fois percée, s'est revenue rapidement à la normale ;)

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  6. super chronique bien détaillée. Je confirme tout ce qu'a marqué Phil.
    Punaise que j'aimerai bien y retourner à ce fameux marathon de New York

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  7. Yeah au top pour le bonnet merci =D ce fut une sacré aventure pour l'avoir dit donc

    Encore bravo pour ton temps en tout cas, j'ai vraiment cru que tu allais tout cassé mais ce n'est que partie remise il y aura d'autres marathons je ne m'en fais pas.

    Malgré quelques couacs de tcs tu as vécu un super séjour au côté de Stéphan et Eric et ca c'est vraiment top. En tout cas vos récits respectifs donne vraiment envie de vivre ce marathon en direct

    Tristan

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    1. Je promets jamais en l'air. Donc j'ai fait mon max pour le bonnet.
      On a beau dire je vise rien, mais quand on se send bien on dit Pourquoi pas ;)

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  8. Hâte de lire ton compte rendu sur la genouillère en effet j'ai quelques problèmes au genou ça pourrait m'aider ...

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  9. Super Philippe et merci pour cette belle chronique, tu peux être fier de toi tu as fait le marathon que tout marathonien rêve de faire au mins une fois dans sa vie.

    As tu reçu mon mail pour la sacoche ?

    Pascal3651

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    1. bravo Philippe pour ta course .cela me fait revenir en 2001 et oui pas facile le parcours surtout les ponts et la fin dans Central Park .moi j'ai toujours dit que d'aller courir NY il ne faut pas y aller pour un temps mais profiter au max du parcours .super ton reportage et les photos .que de souvenirs .
      Patrice

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